Jazz Au Fil de l'Oise 2018

JAFO95-2018-01

Sur cet album venez découvrir les photos de la 23ème édition du festival Jazz au Fil de l'Oise, du 06 octobre au 16 décembre 2018.

Cliquez sur l'image pour découvrir le reportage.

Si vous souhaitez obtenir des clichés issus de ce reportage, n'hésitez pas à me contacter par mail (thiebaut_p@yahoo.fr).

Merci à Isabelle Mechali et Claudette de San Isidoro pour l'autorisation d'utiliser les textes issus du programme du festival.

Album Concerts 2018 JAFO95 2012 JAFO95 2013 JAFO95 2014 JAFO95 2015 JAFO95 2016 JAFO95 2017 Galerie photos Pascal Thiébaut Jazz Au Fil de l'Oise
06 octobre Joce Mienniel & Friends
Pontoise, avec Joce Mienniel : flûtes, ney, kalimba, guimbardes, Iyad Haïmour : oud, kanoun, Antony Gatta : percussions méditerranéennes, Claude Tchamitchian : contrebasse, Pierre Durand : guitare, dobro, Amadou Daou : calebasse
Nous avons pu apprécier dans la précédente édition Joce Mienniel dans des formations extrêmement différentes, avec le Quintet à vent Art Sonic ou son projet musical franco-malien Un jour de Blues à Bamako. Artiste invité du festival 2018, Joce Mienniel, flûtiste de formation classique, mais également saxophoniste, compositeur, orchestrateur, arrangeur et Premier Prix de Jazz du Conservatoire Supérieur de Musique de Paris est un artiste qui déploie ses talents à travers un très large spectre, musique classique, jazz, musiques du monde.Avec ce concert inaugural, ce prodigieux ambianceur nous convie à un aperçu de sa musique qu’il aime mêler à celles d’un monde sans frontière.
15 novembre Joce Mienniel, "B.A.B.E.L."
Jouy-le-Moutier, avec Joce Mienniel : flûte, Ashraf Sharif : sitar, Iyad Haïmour : oud, Antony Gatta : percussions orientales, Stratcho Temelkovski : mandole et percussions, Claude Tchamitchian : contrebasse
En intitulant ce projet B.A.B.E.L., accompagné de l’album éponyme à paraître sur le label Buda Musique, évoquant l’épisode biblique de Babel, Joce Mienniel nous indique implicitement son désir de réunir des cultures musicales très différentes autour d’un même langage, celui d’une musique universelle scellée dans le respect de la tradition orale. Musiciens issus des traditions du Pakistan, de la Syrie, de l’Italie, de Macédoine et de France se rejoignent pour ne former qu’une voix unique et singulière de couleurs, de sonorités et de parfums foisonnants dans laquelle la rêverie et la contemplation trouvent une place de choix. Comment ne pas saluer la richesse du métissage musical, que la flûte de Joce Mienniel, instrument commun à de nombreuses cultures, est parvenue à agréger, dont nos sociétés contemporaines auraient tort de se priver.
16 novembre Jacques Schwarz-Bart, "Hazzan Quartet"
Ermont, avec Jacques Schwarz-Bart : saxophone, Fred Nardin : piano, Stéphane Kerecki : contrebasse, Arnaud Dolmen : batterie
“ Ce qui frappe d’emblée chez Jacques Schwarz-Bart, c’est son souffle puissant, tumultueux, flamboyant. De son saxophone ténor s’échappent des notes impétueuses qui roulent comme un torrent après l’orage. Avec ce nouvel opus Hazzan à paraître à la rentrée sur le label Enja, son jeu a atteint une maturité souveraine où l’intensité le dispute à la décontraction, comme à mi-chemin entre Coltrane et Dexter ”. Natif de Guadeloupe, fils de deux écrivains célèbres, André et Simone qui ont consacré leur oeuvre respectivement au martyr du peuple juif, et à la Caraïbe, le saxophoniste perpétue à son tour cette filiation dans sa musique, en privilégiant influences d’Afrique, des Antilles, de la soul, du jazz de la funk et de la Hazzanout, l’art de chanter les prières juives. Ses compagnons de route, par ailleurs merveilleux solistes que l’on se réjouit de retrouver, ajoutent à rendre sa musique mystique et vigoureuse.
17 novembre Vincent Peirani, "Living Being, Night Walker"
Mériel, avec Vincent Peirani : accordéon, Émile Parisien : saxophone soprano, Tony Paeleman : claviers, Julien Herné : basse électrique, Yoann Serra : batterie
Le jazzman, Vincent Peirani, capable de maîtriser la world music, le classique, la chanson française ou la pop, fait de son accordéon un véritable instrument de rock, dans Night Walker. En compagnie de ses amis qui l’étaient bien avant de jouer ensemble, Vincent Peirani avec ce Living Being annonce la couleur de la nouvelle identité musicale. Tous les instruments mélodiques sont à pied d’égalité, le Fender Rhodes de Tony Paeleman, tantôt grondant, tantôt aérien, le saxophone soprano clair d'Émile Parisien qu'il a cette fois préféré au saxophone ténor, et bien entendu l’accordéon aux multiples facettes du leader qui, à l'inverse de l'album précédent, n'est pratiquement jamais mis en avant. L'art de Vincent Peirani, c’est sa rythmique et sa manière de servir la chanson en ajoutant des couches à chaque morceau comme seule une armada de claviers pourrait le faire. Les années 70 continuent d’être des sources d’inspiration inépuisables et on est fans !
18 novembre Lou Tavano, "Uncertain Weather Trio"
Marines, avec Lou Tavano : voix, Alexey Asantcheeff : piano, Guillaume Latil : violoncelle
Dans ce deuxième opus Uncertain Weather (Temps Incertain) à paraître à l’automne dont Lou Tavano donnera la primeur au festival, la chanteuse collabore de nouveau avec son complice Alexey Asantcheeff, à la fois sur la composition des morceaux et l’écriture des paroles ; amoureuse des mots tapis au plus profond de son timbre, la sensibilité à fleur de peau, Lou Tavano fait référence à l’aspect imprévisible auquel peut être confronté son processus créatif, entre les origines écossaises du pianiste franco-britannique et son propre tempérament latin. A la recherche d’un nouveau langage harmonique, le répertoire entièrement original à l’exception d’une reprise se tourne vers la musique classique, creuset musical de notre mémoire européenne. Le binôme piano/voix, rejoint par l’expression singulière du violoncelle en la personne de Guillaume Latil, accentue le côté musique de chambre intimiste. Juste envoûtant.
18 novembre Jeff Aud Solo
Vauréal, avec Jeff Aud : guitare
En première partie de Greg Howe.
18 novembre Greg Howe Trio
Vauréal, avecGreg Howe : guitare, Ernest Tibbs : basse électrique, Gianluca Palmieri : batterie
Greg Howe s'est fait un nom en collaborant avec des artistes grand public comme Mickael Jackson, Justin Timberlake, Rihanna ou encore Christina Aguilera. Sa technique instrumentale et son fameux " tapping " ont définitivement construit sa réputation. A la croisée du jazz, du rock et de la fusion, ce guitariste de presque légende présentera son nouvel album Wheelhouse.
24 novembre Youn Sun Nah, "She moves on"
Beaumont, avec Youn Sun Nah: voix, Frank Woeste: piano et fender Rhodes, Brad Christopher Jones : contrebasse, Tomek Miernowski : guitares, Dan Rieser : batterie
Après un silence de deux ans, notre très chère coréenne Youn Sun Nah amorce son retour en France et donc chez nous avec un nouvel album She moves on, titre d’un morceau emprunté à Paul Simon, enregistré à New-York avec une rythmique américaine placée sous la direction du producteur Jamie Saft ; la voilà en marche, à la conquête de nouveaux horizons, continents. Sa voix toujours aussi lumineuse est posée et respire une certaine quiétude, mais ne nous y fions pas, car ses possibilités harmoniques ne tarderont guère à se faire entendre au cours d’envolées lyriques et puissantes sur scène, à nous faire chavirer le coeur ! Compositions originales et reprises de titres de Joni Mitchell, Lou Reed, ou Jimi Hendrix complèteront ce répertoire entre soul, pop et jazz. A ne pas rater !
02 décembre Edouard Ferlet, "Think Bach Opus 2, Solo"
Osny, avec Edouard Ferlet : piano
Partageant son temps entre ses activités de producteur, de multiples collaborations dans des registres très divers (de Geoffrey Oryema à Julia Migenes) et le développement d’un univers musical personnel, le pianiste Édouard Ferlet poursuit son exploration de Jean-Sébastien Bach en transmettant la richesse de sa propre écoute et se confie à lui par une lettre ouverte qui exprime son admiration et le sens de son travail : « Chacune de tes inventions fait de moi un homme plus vivant, plus présent, plus heureux. Un jour, le clavier du piano m’a parlé. Je l’ai écouté et me suis noyé dans ses ondes sonores ; depuis, j’ai compris que je devais être un musicien de chaque instant, me laissant guider par la beauté du son, l’incandescence du rythme, les mélodies souterraines. » Ce dernier opus a été salué unanimement par la presse.
07 décembre Eve Risse & Red Desert Orchestra, "Kogoba Basigui"
Pontoise, avec Eve Risser : piano, claviers, flûtes, Antonin-Tri Hoang : saxophone, Sakina Abdou : saxophone, Grégoire Tirtiaux : saxophone, guembri, Nils Ostendorf : trompette, Matthias Müller : trombone, Fanny Lasfargues : basse électro-acoustique, Emmanuel Scarpa : batterie, Naïny Diabaté : bolon, chant, Lala Diallo : djembé, Fatouma Maïga : guitare, Bintou Koïta : dundun, Wassa Kouyaté : kora, clavier, Oumou Koïta : calebasse, Benin Coulibaly : chant, kamélé ngoni
Après son White Desert Orchestra, projet musical inspiré par les Canyons du Sud-Ouest Américain, la pianiste et compositrice Eve Risser dont on connaît les capacités d’invention, son goût pour les musiques improvisées et les musiques de tradition orale, avait envie de commencer un travail avec les musiques d’Afrique. A la faveur de sa résidence à la Nouvelle scène nationale, du festival et le concours d’Africolor, la compositrice se rend à Bamako au Mali pour s’immerger dans la musique de griots, sorte de bardes dépositaires de la tradition orale, ressentir au plus près l’esprit de la musique africaine jusqu’à imprégner son orchestre de cette terre rouge de la latérite, désormais nommé le Red Desert Orchestra. Une épopée en plusieurs actes est actuellement à l’oeuvre, avec ce premier temps KOGOBA BASIGUI (force, équilibre en Bambara) consacré à sa rencontre avec la diva malienne Naïny Diabaté, elle-même à la tête d’un ensemble de six femmes musiciennes, le Kaladjula Band. Une inspiration supplémentaire pour Eve Risser, à mettre en lumière cet ensemble malien féminin, lui dédier plusieurs pièces du répertoire et l’inviter sur la Nouvelle scène nationale, accompagné en final par un choeur valdoisien de plus de cent personnes, véritables « hauts parleurs humains ». Deux soirées intenses en terre inconnue, des plus exceptionnelles.
09 décembre Jacky Terrasson, "Monsieur Claude Trio"
Eragny, avec Jacky Terrasson : piano, Diego Imbert : contrebasse, André Ceccarelli: batterie
A partir d’oeuvres majeures de Claude Debussy dont on fête la commémoration du centenaire de sa disparition, le pianiste Jacky Terrasson rend un hommage jazz à cet immense compositeur et pianiste français. Jacky Terrasson est entouré d’une phalange exceptionnelle, Diego Imbert à la contrebasse, et André Ceccarelli à la batterie. L’aboutissement de l’art consommé du trio piano, contrebasse, batterie.
13 décembre Aires
Cergy, avec David Enhco : trompette, Edouard Ferlet : piano, Stéphane Kerecki : contrebasse
Trois figures du jazz, tous trois développant leur musique par ailleurs avec succès, se retrouvent pour créer une musique délicate où s’entrecroisent des airs de musique classique librement interprétés de BACH, RAVEL, FAURÉ TCHAÏKOVSKI, KHATCHATOURIAN… ainsi que leurs compositions originales. Unis par le son, leur goût commun pour la mélodie et une confiance mutuelle, ils tissent avec grâce un canevas au fil de leur propre langage. DAVID ENHCO, brillant trompettiste aux 2 Victoires du Jazz 2018 (qui remplace AIRELLE BESSON obligée de cesser toute activité pour raison de grossesse) est propulsé par la rythmique inventive et finement ciselée de ses complices tout aussi inspirés, ÉDOUARD FERLET au piano et STÉPHANE KERECKI à la contrebasse. Un jazz de chambre qui enchante.
15 décembre Speak Like a Child, "Hommage à Herbie Hancock"
Courdimanche, avec Sylvain Gontard : trompette et bugle, Guillaume Perez : saxophone alto et flûte, Jean-Luc Fillon : cor anglais et clarinette basse, Laurent Colombani : guitare, William Carosella : piano, Yves Torchinsky : contrebasse, Andrea Michelutti : batterie
Herbie Hancock cherchait une musique entre le jazz et le rock. Il savait que sa musique n’était pas en phase avec son époque (émeutes à Chicago ou Baltimore à la suite de l’assassinat de Martin Luther King, crise économique) ; d’un naturel résolument optimiste, il voulait porter son regard vers ce que pourrait être un futur joyeux. Il cherchait à retrouver dans sa musique certaines qualités enfantines, telles que la pureté, la spontanéité, la candeur. Ainsi, la traduction littérale de son album « Speak like a child » en « parle comme un enfant » n’est pas satisfaisante, on serait plus proche de « pense et ressent en terme d’espoir pour un meilleur avenir ». Un message d’espoir qui résonne particulièrement dans notre époque troublée et que les professeurs du C.R.R. de Cergy entreprennent de saisir avec leur sensibilité.
16 décembre Yom & Le Quatuor IXI, "Illuminations"
Montmorency, avec Yom : clarinette, Régis Huby : violon, Théo Ceccaldi : violon, Guillaume Roy : alto, Valentin Ceccaldi : violoncelle
La connivence de Yom à la composition et de Régis Huby et Guillaume Roy aux arrangements font d’«Illuminations» une oeuvre oscillant entre musique classique occidentale, musique contemporaine et musiques modales d’Europe de l’Est et du Moyen Orient. OEuvre dans laquelle on pourra relever les discrètes influences de Pergolèse, Jean Sébastien Bach, Ligeti, Chostakovitch et entendre la clarinette hybride et reconnaissable entre mille de Yom qui sait, une fois encore, nous faire partager des horizons sans cesse renouvelés. Un voyage empreint de spiritualité ouvrant sur la lumière et la reminiscence qui clôture avec pertinence cette 23e edition. Que vive la musique !